Expressions françaises issues de la mythologie
1. Ouvrir la boîte de Pandore (Léa et Léonie)
Il s’agit du plus grand des dieux : Zeus. Avant ce jour, les hommes avaient une jeunesse éternelle et n’avaient pas besoin de travailler pour se nourrir. Prométhée, l’ami des hommes, tendit un piège à Zeus, car Zeus obligea les hommes à lui faire une offrande. Prométhée coupa un bœuf en deux : une partie avec des os et de la carcasse, et l’autre avec de la chair tendre recouverte d’une peau malodorante. Zeus tomba dans le piège et choisit la carcasse et les os. Zeus se rendit compte qu’il s’était fait piéger, donc il lança une terrible malédiction. Désormais, les hommes devraient gagner « leur pain à la sueur de leur front ». Prométhée eut pitié d’eux en les voyant grelotter et manger de la viande crue. Une fois que Zeus eut calmé sa colère, Prométhée se rendit dans l’atelier d’Héphaïstos et lui déroba une étincelle de feu sacré. Il la cacha dans un roseau, puis l’offrit aux hommes pour qu’ils puissent se chauffer. Zeus, qui surveillait les hommes, vit les cheminées fumer ; il entra dans une colère folle. Il se vengea d’abord sur Prométhée : il le fit enchaîner au sommet du mont Caucase, pour un châtiment infini. Tous les matins, un aigle venait lui dévorer le foie (dans l’Antiquité, l’amour n’était pas représenté par le cœur mais par le foie) et, chaque nuit, il se régénérait, pour une douleur sans fin. Bien plus tard, Héraclès eut l’autorisation d’abattre l’aigle. Pour se venger des hommes, Zeus fit créer une créature plus belle, plus douce, plus gracieuse, nommée Pandore, qui a été dotée de tous les dons : c’est la première femme. Zeus confia à Pandore une boîte dont on ne connaissait pas le contenu, puis elle fut envoyée sur terre chez Épiméthée (le frère de Prométhée). Il fut émerveillé par la beauté de Pandore. Prométhée avait dit à son frère de ne jamais accepter de cadeaux de la part de Zeus, mais il ne l’a pas écouté. Le coffret que Pandore possède, il ne faut surtout pas l’ouvrir, par ordre de Zeus.
2. Sortir de la cuisse de Jupiter (Ilyes, Tom, Elie et William)
Les trois personnages principaux de cette histoire sont : Jupiter (Zeus en latin), Sémélé (une amante de Zeus, fille de Cadmos, le roi de Thèbes), ainsi que Béroé (Héra/Junon déguisée en nourrice) et Dionysos (né dans la cuisse de Jupiter). Un beau jour, Jupiter se doit de s'absenter, mais Sémélé doit donc rester toute seule. Jupiter se méfiait de Junon pour qu'elle ne remarque pas l'amour secondaire. Sémélé, déjà maîtresse de Zeus depuis plusieurs mois, reçut une visite. Ceci fut Béroé. Quand elle le sut, Sémélé se réjouit de la nouvelle. Cependant, Sémélé trouvait que sa nourrice avait vieilli ; le corps de la nourrice lui semblait plus fané depuis la dernière fois. C'est ainsi que Béroé alla demander à Sémélé la faveur de demander à Jupiter de se présenter à Sémélé avec la tenue divine de Jupiter. Sauf qu'après réflexion, Zeus se rendit compte que la tenue divine allait tuer Sémélé. Mais cela fut trop, car Jupiter l'avait déjà juré sur le Styx et s'il ne la mettait pas, le dieu allait mourir, car les paroles avaient été retenues. Donc, pour ne pas que le futur Dionysos meure, il le mettra dans sa cuisse avant de se présenter à Sémélé. Puis, après avoir récupéré sa tenue divine, elle mourut par sa plus petite foudre. Plusieurs mois après, Dionysos, futur dieu du vin et de la fête, sera donc né de la cuisse de son père. C'est donc ainsi que quand quelqu'un se croit trop prétentieux, on peut dire qu'il se croit sorti de la cuisse de Jupiter.
3. Avoir un Sosie (Romane, Sixtine et Adèle)
Zeus tombe amoureux d’une femme, mais celle-ci est mariée. Il apprend que son mari est capitaine de l’armée. Il va voir Hermès et lui dit qu’il a une idée. Un jour, Alcmène entendit du bruit chez elle et vit son mari avec un esclave nommé Sosie ; ce qu’elle ne savait pas, c’est que ce n’était pas son mari mais Zeus métamorphosé en lui. Alcmène demande à son mari de faire sortir Sosie ; une fois dehors, elle alla passer la nuit dans les bras d’Amphitryon. Pour Alcmène, ceci a duré une nuit normale, mais Zeus avait demandé au soleil de ne pas apparaître pendant une journée. Mais une semaine plus tard, quand son « vrai » mari revint, elle lui dit qu’ils s’étaient déjà vus ; mais son mari ne comprend pas. Il alla donc voir Tirésias, qui lui dit qu’Alcmène l’avait trompé sans le savoir. Ceci fut la dernière aventure que Zeus eut avec une femme mariée, car après ça Héra se vengea sur l’enfant de cette union mi-dieu, mi-mortelle, et qui prit le nom d’« Héraclès ».
5. Être paniqué (Clarisse et Aïs)
Hermès, le messager des dieux, aimait beaucoup de femmes ; il réussit à en séduire une seule : la nymphe Dryops. Ils eurent ensemble un enfant étrange, né sur le mont Cyllène en Arcadie. À sa naissance, il avait un petit visage barbu, deux cornes sur la tête et la moitié inférieure de son corps était celui d’une chèvre. Sa mère eut peur de son apparence et s’enfuit dans les bois. Hermès, quant à lui, resta avec ce fameux bébé et alla le présenter aux dieux de l’Olympe et à tous les autres. Tous furent charmés par l’enfant. Ils le nommèrent alors « Pan », qui signifie « tous » en grec, et comme il les avait tous charmés, ils trouvèrent ce prénom super. Quelques années plus tard, Pan était le dieu de la forêt, des bergers et des troupeaux. Un jour qu’il était allé examiner/voir la construction d’une ruche par un essaim d’abeilles, Pan rencontra une nymphe nommée Syrinx qui, devant son apparence, prit peur et partit en courant. Intrigué, il la suivit. Il remarqua par la suite qu’elle s’arrêta devant le Ladon (rivière en Arcadie/Grèce). En arrivant, elle poussa un cri et appela ses sœurs les Naïades au secours. Juste après, Pan arriva et posa ses doigts sur elle. Mais, au lieu de sentir une peau douce, il se retrouva avec un roseau dans la main. C’est alors qu’un son étrange se fit entendre : le vent s’engouffrant dans le roseau, Pan oublia immédiatement sa déception. Il entendit une mélodie qui lui plaisait bien, mais il ne savait pas ce que c’était ni d’où cela pouvait provenir. Une idée lui vint : couper plusieurs tiges de roseau puis les assembler pour en faire comme un bouquet. Il souffla dessus et écouta ; il entendit le même bruit qui venait de surgir, le bruit qu’il adorait tant. Il dit ensuite à Syrinx que ça allait devenir son instrument de musique, qu’il allait alors nommer « la Syrinx ». Aujourd’hui, nous l’appelons la flûte de Pan. Puis il s’en alla, chantant et dansant sur ses agiles sabots. Comme le dieu du vin, Dionysos, l’avait souhaité quelques années auparavant, Pan fut un élément important de son cortège.
6. Être coté à l’argus (Victoire et Anaïs)
Héra, la femme de Zeus, est très jalouse, mais son mari a souvent des maîtresses. Zeus s’éprend d’une jolie femme, Io. Pour éviter la colère d’Héra, il transforme Io en une génisse blanche et ment à Héra. Héra, qui connaît Zeus, ne le croit pas et ordonne à Argos, un monstre aux cent yeux, de devenir le gardien de la vache. Zeus s’ennuie de Io ; il envoie son fils Hermès jouer de la flûte de Pan pour endormir Argos, puis le tuer en lui coupant la tête, et la vache fut libérée. Héra, furieuse, ramasse tous les yeux du monstre et les accroche aux plumes de paon. Io s’enfuit jusqu’en Égypte ; Zeus lui rend son apparence humaine et elle a un enfant, Épaphos. « Être coté à l’Argus », c’est quand une voiture d’occasion (déjà utilisée) a une valeur officielle sur le marché. Cette valeur est fixée par un journal appelé « L’Argus », qui publie des prix selon l’état, l’âge ou le modèle du véhicule. Et même si les Romains n’avaient pas d’Argus, ils avaient déjà des systèmes pour estimer la valeur des biens, ce qui montre que ce genre de pratique existe depuis l’Antiquité. Dans un langage plus simple et moderne, on dirait : cette voiture vaut 10 000 € sur le marché, elle est estimée à 10 000 €. Donc « être coté à l’Argus », c’est avoir une valeur estimée par des experts, souvent reconnue par tout le monde.
7. Être narcissique (Louis, Armand et Arthur)
Un fleuve divin séduisit la nymphe Liriopé. De cette union naquit Narcisse, un enfant d’une grande beauté. Il avait des traits parfaits, des yeux brillants et des cheveux resplendissants. Cependant, il était orgueilleux et insensible. Il refusait toujours les avances de ceux qui l’admiraient. Le devin Tirésias annonça qu’il vivrait longtemps, mais seulement s’il ne se connaissait jamais. Devenu adolescent, Narcisse attira de nombreux admirateurs. Il les repoussa tous avec froideur. Beaucoup de jeunes filles souffrirent de ses refus. La déesse Némésis, éprise de lui, voulut se venger. Elle demanda qu’il connaisse un jour un amour impossible. Un jour, Narcisse aperçut une source claire dans la forêt. En se penchant, il vit son reflet dans l’eau. Ignorant qu’il s’agissait de lui-même, il crut voir un autre être. Ébloui, il tomba amoureux de cette image. Il essaya de la toucher, mais elle disparaissait toujours. Obsédé, il resta des heures devant la source. Il refusa de partir et préféra contempler ce visage. Peu à peu, il se laissa dépérir. Prisonnier de cet amour impossible, il mourut. À l’endroit de sa mort, une fleur apparut. Elle avait un cœur jaune et des pétales blancs. On l’appela « narcisse », en souvenir du jeune homme. Cette légende donna naissance au mot « narcissique », symbole de l’amour excessif de soi.
8. Être un Pygmalion (Léon, Nathan et Aurélien)
Pygmalion, roi de Chypre et célibataire, n’a pas confiance envers les femmes. Il ne veut donc en épouser aucune. Alors, il décida un jour de créer une statue d’ivoire représentant un corps féminin. La statue était tellement belle qu’il en tomba amoureux. Le jour de la fête d’Aphrodite, il pria Aphrodite pour que sa statue devienne réelle et humaine (il n’y croyait pas trop). Ce soir-là, Pygmalion toucha sa statue et le miracle fut : la statue se réchauffa et, petit à petit, s’anima. Aphrodite a exaucé son vœu grâce à sa prière. Il décida de l’épouser ; elle devint sa femme. Donc, être un Pygmalion, c’est être un mentor, c’est-à-dire qu’une personne fait devenir quelqu’un de nul une personne douée (les coachs de The Voice sont les Pygmalion des élèves).
9. Toucher le pactole (Marius, Raphaël et Jules)
C’était en des temps très anciens, huit cents ans avant notre ère. Des paysans travaillaient dans leurs champs et trouvaient un vieil homme ivre en train de voler du raisin. Ils le ligotèrent et l’emmenèrent chez le roi Midas, en pensant qu’il le mettrait en prison. Mais le roi reconnut le vieil homme qui était Silène, le fidèle compagnon de Dionysos, dieu du vin. Le lendemain, il ramena Silène qui s’était perdu car il était ivre au dieu qui lui accorda une faveur pour le remercier. Midas, qui n’était guère intelligent, demanda à ce que tout ce qu’il touche se transforme en or. En rentrant chez lui, au dîner, il se rendit compte que tout ce qu’il voulait manger ou boire se transformait en or. Le lendemain, Midas retourna voir Dionysos pour lui demander d’annuler son don. Dionysos lui dit d’aller se laver dans la rivière appelée « Pactole ». Quand il s’y immergea, il dispersa des paillettes d’or à travers le courant. C’est depuis ce jour que le Pactole charrie des pépites d’or. Aujourd’hui, toucher le Pactole veut dire gagner le gros lot (au loto,…) ou avoir une chance inouïe.